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Mechanical Wonders : Parmigiani Fleurier expose A La Vieille Russie à New York


Exceptionnel rendez-vous adressé à tous les collectionneurs et connaisseurs de montres et automates, cette formidable exposition horlogère d’une cinquantaine d’oeuvres de la collection Sandoz à New York, à la galerie A La Vieille Russie, offre l’occasion unique de célébrer l’art horloger, de ses splendeurs mécaniques passées jusqu’aux plus récentes réalisations présentées par Parmigiani Fleurier. Du 26 octobre au 26 novembre 2011.



Montre de poche à double fuseau horaire, crédit photo Musée d'horlogerie du Locle
A La Vieille Russie, célèbre galerie new-yorkaise située en plein cœur de la ville, dont la notoriété s’est forgée au cours de ses cent-soixante ans d’expertise en automates et chefs-d’oeuvre de Fabergé, bijoux anciens, porcelaine et argenterie est reconnue aujourd’hui comme un grand témoin de l’histoire de l’art russe.

De Kiev en 1851, à Paris en 1920 et jusqu’à New York dès 1941, A La Vieille Russie a toujours été un carrefour culturel, mêlant royauté et noblesse –la Reine Marie de Roumanie, le Duc et la Duchesse de Windsor ou encore le Roi Farouk d’Egypte– et grands collectionneurs issus du milieu artistique ou de la presse tel Malcolm Forbes.

Grâce aux liens étroits tissés au fil du temps avec ses clients prestigieux, cette galerie, toujours en main familiale sous la direction conjointe de Messieurs Paul, Peter L. et Mark Schaffer, a réussi à maintenir vivant le patrimoine culturel russe.

Maurice Sandoz, écrivain, compositeur et passionné d’oeuvres horlogères et d’automates, sut en reconnaître les merveilles. Dès 1941, lors de son séjour aux Etats-Unis, il noue d’étroites relations avec la galerie auprès de laquelle il acquerra, en 1954 l’oeuf Impérial au cygne du joaillier Peter Carl Fabergé. Aujourd’hui, la Fondation Edouard et Maurice Sandoz compte plusieurs œuvres du maître joaillier russe, dont l’Oeuf au paon, l’Oeuf impérial au cygne, l’Oeuf Youssoupoff, le Paon en or et bien sûr le Petit Piano.

La collection Sandoz exposée cet automne à la galerie A La Vieille Russie regroupera une cinquantaine de pièces aujourd’hui conservées en grande partie à la Fondation Edouard et Maurice Sandoz (FEMS) et, pour certaines, au Musée d’Horlogerie du Château des Monts au Locle (MHL).

Les oeuvres de Fabergé seront présentes, en hommage à la brillante expertise d’ A La Vieille Russie en ce domaine, mais d’autres témoignages exceptionnels de l’art horloger seront également proposés. Montres de poche, pistolet lance parfum, montres à automates, cages à oiseaux chanteurs, tabatières, animaux automates sont quelques-uns des chefs-d’oeuvre exposés.

Parmigiani Fleurier, l’une des plus prestigieuses marques de haute horlogerie contemporaine, témoigne quotidiennement, au coeur de sa manufacture, de la passion authentique et rare de ses artisans et maîtres horlogers pour la belle ouvrage. Son atelier de restauration, très actif auprès des grands musées de ce monde, abrite des trésors en pleine réhabilitation ou conservation.

Michel Parmigiani, restaurateur de la collection Maurice Sandoz, en est toujours le gardien du savoir. Son engagement envers une tradition de l’excellence horlogère pluriséculaire se traduit aujourd’hui par la réalisation d’oeuvres mécaniques contemporaines, dont certaines, totalement exclusives, seront exposées pour la première fois au public.

D’ailleurs, une montre-bracelet Parmigiani (voir encadré ci-dessous), créée en hommage à l’événement, reprend une particularité mécanique déjà interprétée dans une des oeuvres de la collection : des aiguilles télescopiques suivant le pourtour du cadran de forme ovale, comme un clin d’oeil à l’inventivité des maîtres horlogers du passé.

« C’est un bonheur rare que de restaurer une oeuvre horlogère. La libérer des outrages du temps et des hommes, c’est la réinscrire dans une vérité temporelle essentielle à notre mémoire. » Michel Parmigiani.

L’art de la restauration chez Parmigiani : faire revivre la mémoire

Mechanical Wonders : Parmigiani Fleurier expose A La Vieille Russie à New York
De nos jours, l’industrie horlogère n’est que très rarement confrontée à l’art de la restauration de pièces anciennes. La maîtrise de ses secrets se change en atout-maître pour ceux qui la côtoient. Chez Parmigiani Fleurier, la restauration n’a jamais cessé d’être l’âme de la marque.

Au-delà d’une passion restée vive depuis trente ans, l’activité de restauration selon Parmigiani se vit comme un dialogue constant entre l’excellence du passé et la recherche de ses expressions dans une horlogerie future. Mais elle est avant tout une suite de rencontres déterminantes. Avec le génie des maîtres d’antan d’une part, mais surtout avec d’exceptionnels collectionneurs privés à la passion intacte pour les joyaux horlogers d’époque.

A la fin des années soixante-dix, d’importants collectionneurs bâlois, puis Ephrem Jobin, premier conservateur du Château des Monts, auront foi en son talent de restaurateur, lui confiant déjà de grandes oeuvres. Conscient de l’importance de la dimension historique, Michel Parmigiani se démarque et façonne sa méthodologie : un équilibre constant entre fonctionnalité mécanique de l’oeuvre et conservation du savoir-faire du passé.

Cette éthique décide Ephrem Jobin, au terme de sa carrière, à lui confier la poursuite du travail de maintenance de la collection Maurice Yves Sandoz. Une chance exceptionnelle pour Michel Parmigiani de côtoyer des trésors à la valeur historique inestimable et de connaître Pierre Landolt, président de la Fondation de Famille Sandoz, dont la confiance dès les années quatre-vingt dessinera les prémisses d’une aventure horlogère exceptionnelle, la création de la marque Parmigiani en 1996.

L’Atelier Parmigiani

L’Éthique de Parmigiani, une volonté de faire face à l’histoire

Imaginer un atelier de restauration dédié aux chefs-d’oeuvre du passé en plein coeur d’une manufacture de haute horlogerie contemporaine est unique. Cela souligne à quel point l’exigence d’excellence façonne le quotidien des horlogers de Parmigiani Fleurier.

Mener l’enquête

Aborder le travail de restauration d’objets mécaniques nés du génie des maîtres du passé doit être fait dans le respect de leur méthode. Prélude essentiel à la compréhension du chef-d’oeuvre, un long travail de recherche doit être entrepris, avant même de toucher à la pièce. Souvent sans signature et unique objet en son genre, elle oblige le restaurateur à parcourir ouvrages et musées pour dénicher certaines oeuvres apparentées susceptibles d’indiquer un fonctionnement de mécanisme ou à jouer les « Sherlock Holmes » pour démasquer quelques traces ou empreintes laissées par le frottement d’une roue qui n’est plus. Avant de démonter la pièce, le restaurateur passe ainsi beaucoup de temps à la déshabiller des yeux…

S’immerger dans le passé

L’artisan expert doit impérativement s’immerger dans les savoir-faire et tours de main du passé afin de les comprendre pour les reproduire fidèlement. Il doit, pour ce faire, maîtriser parfaitement les connaissances des branches apparentées, telles que l’orfèvrerie, l’émaillerie, la gravure-ciselure, les méthodes de dorure ou la verrerie.

La conservation

Selon l’état de conservation d’une oeuvre, un long et patient travail de nettoyage est entrepris. Très spectaculaire, les oxydations de composants empêchent souvent le mouvement de bien fonctionner. Un travail de « dérouillage » et de polissage commence alors. La montre de poche signée « Perrin Frères » est un bon exemple. Timbres, tenons, étoiles de mobiles, pignons, ressorts, raquetterie sont totalement débarrassés de la rouille. Sur l’exceptionnel OEuf au Paon de Fabergé, un très attentif et délicat travail de restauration récemment terminé par Parmigiani permet aujourd’hui à l’automate de fonctionner à nouveau de manière harmonieuse, de se déplacer sur ses deux pattes et de faire la roue en déployant ses plumes. Des retouches sur son émail, volontairement visibles, lui ont également rendu un éclat oublié.

La reconstitution

Les pires dommages du temps ne sont souvent rien face aux dégâts d’une main inexperte. Lors d’une reconstitution, il est impératif pour Parmigiani de garantir « la réversibilité » et de ne pas modifier l’original. Un dossier complet écrit et photographique retrace toutes les étapes et distingue toujours les parties reconstituées des autres.

L’Oeuf Yousoupoff, pendulette émaillée à cercle tournant exécutée dans les ateliers de Carl Fabergé est un bon exemple. Plusieurs éléments cassés mais encore présents de son mécanisme signé « Hy Moser &Co » ont pu être reconstitués à l’identique par le restaurateur grâce à des relevés et des dessins informatiques en trois dimensions. Pignon de remontoir, rochet de remontoir et l’arbre de barillet furent entre autres reproduits.

Nouveauté : montre ovale à aiguilles télescopiques, Collection 114

Mechanical Wonders : Parmigiani Fleurier expose A La Vieille Russie à New York
Le nouveau garde-temps Parmigiani à aiguilles télescopiques s’inspire d’une exceptionnelle montre ovale signée Vardon et Stedman datée de l’an 1800 et figurant aujourd’hui parmi les trésors horlogers de la FEMS.

Parmigiani Fleurier, dont la connaissance des finesses techniques et tours de main ancestraux révèle un acquis inestimable chaque jour enrichi, a réussi à réinventer le mécanisme et à recréer le ballet magique des aiguilles rétractiles.

Suivant précisément la forme ovale du cadran, les aiguilles des minutes et des heures s’allongent ou se rétractent en fonction de la distance. Entièrement manufacturé dans les ateliers du pôle horloger de la marque (MHF), le nouveau garde-temps Calibre PF 114 (développé sur la base du calibre PF 110) dévoile sa complexité dans la réalisation des aiguilles.

Réalisées par électroérosion, elles recquièrent une précision exceptionnelle d’environ 2 microns. Le perçage, puis l’assemblage « libre sans jeu » de leurs différents éléments en titane bleui exigent un doigté rare, une précision « sensorielle » que seule la main sait atteindre. Leur profil et leur structure rivetée s’inspirent d’Eiffel.

Le cadran en or émaillé grand feu sur ses deux faces célèbre la grande tradition de l’art de l’émaillage.

Nouveau catalogue de la collection Maurice Sandoz : quand les merveilles mécaniques s’éclairent d’un regard scientifique

La collection de montres et automates de Maurice Sandoz n’avait été décrite jusqu’ici que dans deux ouvrages publiés par le Musée d’Horlogerie du Château des Monts. Le premier, daté de 1959 – soit un an après le décès du collectionneur – répertoriait les objets que le mécène lui avait offerts de son vivant, ainsi que d’autres données juste après par son frère Édouard-Marcel Sandoz, peintre et sculpteur animalier bien connu.

Le second, paru en 1976, recensait l’ensemble des pièces conservées tant par la famille que par le Musée d’Horlogerie du Château des Monts. Bien que succinctes, la justesse des notices établies par Gabriel-W. Jacot et Éphrem Jobin, alors respectivement président et conservateur de cet établissement, en font un document toujours recherché par les amateurs.

Depuis, aucune étude exhaustive de cette collection n’avait été menée selon les normes universitaires contemporaines. L’édition d’un nouveau catalogue, aussi raisonné que possible, s’imposait donc. C’est ainsi que, pour combler ce manque, Pierre Landolt, président de la Fondation de Famille Sandoz demanda à Bernard Pin, restaurateur et expert en horlogerie ancienne et automates, d’assurer la direction de cet ambitieux projet et de rédiger les quelques deux cents fiches d’oeuvres ou textes d’accompagnement qu’il contient.

Cet auteur, considérant que l’ingéniosité et l’excellence du travail des horlogers-mécaniciens méritaient un traitement égal à celui accordé aux orfèvres ou aux peintres sur émail, a souhaité proposer aux lecteurs deux visions complémentaires, avec l’espoir de créer ainsi une passerelle entre ces disciplines souvent dissociées.

C’est pourquoi ce nouveau catalogue se présente sous la forme de trois volumes, enrichis par une abondante iconographie, et réunis dans un élégant étui cartonné. Les deux premiers décrivent les objets sous leurs angles esthétiques et historiques, tandis que le troisième est entièrement dédié aux informations techniques qui les concernent. À cet égard, l’apport de connaissances des techniciens-horlogers de l’atelier de haute restauration de la manufacture Parmigiani Fleurier S.A., qui assure aujourd’hui la conservation des pièces de la collection, s’est avéré être une aide des plus précieuses. De nombreux spécialistes ont bien voulu apporter leur concours afin d’éclairer de leur savoir les différents sujets abordés.

Certains objets que possédait Maurice Sandoz ne figurant plus aujourd’hui dans la collection, un important dossier leur a été consacré, afin de montrer pourquoi, en son temps, celle-ci fut considérée comme l’une des plus belles du genre.

En plus des pièces décrites dans l’édition de 1976, d’autres oeuvres jamais documentées ont été incluses dans ce nouveau catalogue, soit parce qu’elles se trouvaient dans la demeure d’Édouard-Marcel Sandoz, son frère, et n’avaient pas été repérées, soit par le fait qu’elles furent acquises ultérieurement par la famille pour enrichir cet ensemble déjà prestigieux.

Ainsi, pour ce qui concerne le premier cas, et pour compléter les mythiques réalisations de Peter Carl Fabergé dont Maurice Sandoz fut en son temps le plus important collectionneur européen, le lecteur découvrira un charmant petit piano dont la caisse entièrement émaillée contient une boîte à musique qui égrène une langoureuse mélodie russe.

Un surprenant tableau mécanique français à changements, daté de 1710, représentant une scène de bal masqué au temps de Louis XIV, ne manquera pas d’interroger les historiens de l’art puisqu’il porte une double dédicace d’Antoine Watteau au Grand Dauphin Louis de France. Parmi les pièces acquises ultérieurement, figure un paon en or, similaire à celui qui est dans le célèbre Oeuf de Fabergé. Il est marqué des poinçons de ce dernier, mais a été fabriqué en 1901, soit sept ans avant son semblable impérial.

A La Vieille Russie
781 Fifth Avenue
New York / N.Y. 10022

Montres-de-luxe.com | Publié le Mercredi 26 Octobre 2011 | Lu 9218 fois