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PA 49 Van Cleef & Arpels : la montre d’un homme, Pierre Arpels, l’homme d’une montre


Il est des montres qui traversent le temps et se transmettent de génération en génération. Elles sont rares, car hors des modes et des tendances, ce qui leur permet de durer. De perdurer. De braver les époques. De s’installer durablement aux poignets des hommes et des femmes sensibles au beau. La PA 49 de chez Van Cleef & Arpels en fait incontestablement partie. Alors que le joaillier en présente cette année une réinterprétation, revenons sur l’histoire de ce modèle mythique imaginé et créé par Pierre Arpels lui-même. Et surtout… Pour lui.



PA 49 Van Cleef & Arpels
Chez Van Cleef & Arpels, les montres racontent toujours une histoire et celle-ci appartient au patrimoine horloger de la maison, tout comme les pierres les plus rares font partie de son patrimoine joaillier.

Créée en 1949, spécialement par et pour Pierre Arpels, la montre qui porte son nom est devenue un mythe, le symbole d’une élégance discrète mais sophistiquée.

Ses lignes demeurent inchangées, mais à l’occasion du SIHH 2012, la marque du groupe Richemont présente une nouvelle interprétation, plus contemporaine, de cette montre devenue une icône.

Toutefois, avant de vous présenter cette nouveauté, il convient d’effectuer un petit retour en arrière, notamment pour les jeunes amateurs d’horlogerie, qui n’ont probablement jamais croisé ce modèle…

C’est une question de style, une forme d’élégance réduite à l’essentiel : le beau qui ne se voit pas, mais se devine. Pour comprendre, il suffit d’observer Pierre Arpels dans la première scène du film français Fantômas, un classique réalisé en 1964.

A l’époque, Van Cleef & Arpels avait accepté de prêter sa boutique de la place Vendôme pour ce tournage qui débute chez un grand joaillier. Pierre Arpels y interprète d’ailleurs son propre personnage.

« Une Rolls Royce s’arrête devant le numéro 22 de la place Vendôme. Un couple en descend : Lord et Lady Beltham. Derrière le visage aristocratique de l’homme se dissimule le célèbre escroc Fantômas, joué par Jean Marais. Sa compagne est incarnée par Marie-Hélène Arnaud, l’un des plus célèbres mannequins des années 1960. « Pierre Arpels, parfaitement élégant, les accueille comme il se doit. Il baise la main de Lady Beltham avec toute la retenue d’un homme du monde. Puis, discrètement, il s’éclipse afin de laisser ses clients choisir un fabuleux assortiment de parures ».

Pierre Arpels
Le geste est sobre, mais raffiné. Il s’accorde avec l’élégance de l’homme. Chaque matin, Pierre Arpels choisit son costume, sa cravate, ses souliers avec un soin extrême. Pour ce séducteur, la recherche de l’harmonie est une seconde nature. Ses vêtements, son cadre de vie, son bureau place Vendôme sont marqués par ce goût pour une sophistication discrète.

C’est dans cet esprit que la montre dont il rêvait depuis toujours fut créée en 1949. Pierre Arpels a alors trente ans et, après les années difficiles de la Seconde guerre mondiale, il n’est plus un jeune homme insouciant. Comme beaucoup de ses contemporains, il a appris l’importance de l’essentiel et « sa » montre en est le symbole. Le tape-à-l’œil des années 1930, celles de sa jeunesse, la richesse qui se voit, les lignes confuses… Tout cela est révolu !

La montre qu’il imagine est donc un cercle parfait, la plus ancienne et la plus fréquemment utilisée des figures géométriques. Celle qui n’a ni début, ni fin… Rappelons que dans la philosophie Feng Shui, le cercle est un refuge pour l’esprit, un lieu d’épanouissement et d’apaisement spirituel. La disparition des deux attaches latérales qui maintiennent généralement les montres classiques sur leur bracelet permet à ce cercle d’être quasiment suspendu dans l’espace.

Croquis de la PA 49 de Van Cleef & Arpels
Son unique fixation est un lien très étroit, que Pierre Arpels fera encore diminuer, afin qu’il devienne insoupçonnable. Disposé en haut et en bas de la montre, il est semblable à l’axe invisible du globe terrestre, qui relie les deux pôles en traversant le centre de la terre.

Pierre Arpels est un homme sensible aux arts, européens ou asiatiques, mais il apprécie par dessus tout le dépouillement. Sur la terrasse de son appartement parisien, situé au dernier étage d’un immeuble moderne, il a recréé un jardin de style japonais, tout en courbes harmonieuses, savamment maîtrisées. Il recherche en permanence l’équilibre des lignes et des formes. Et, s’il n’avait été joaillier il aurait aimé être architecte. Dans chacune de ses résidences, à Paris ou à la campagne, il dispose d’un atelier, un lieu très intime, où il se retire pour dessiner, imaginer et rêver.

Pour lui, le beau est ce qui reste une fois que l’on a ôté tout ce qui était superflu. Et c’est ainsi que se présente le cadran de sa montre. Il est blanc, un peu mat. Les deux aiguilles sont marquées par de simples bâtons noirs. Les
heures, gravées en chiffres romains, sont disposées sur le cadran dans une géométrie rigoureuse tout autour du cercle.

Symbole d’harmonie et d’élégance, la montre de Pierre Arpels est un objet très personnel, créé uniquement à son intention. Il ne souhaite pas l’arborer comme un trophée. Pour cet homme bien élevé, le temps est une notion qui
ne doit pas avoir de prise sur la vie quotidienne. Il n’est pas question qu’une cliente ou un ami puisse le surprendre en train d’observer l’heure pendant un rendez-vous.

C’est aussi pour cette raison qu’il a voulu sa montre extrêmement plate. Elle doit se deviner sous le poignet de sa chemise, glisser le plus discrètement possible, sans jamais accrocher l’étoffe, de manière à ce que personne ne la remarque.

Homme d’affaires, créateur, grand voyageur et sportif… Pierre Arpels est tout cela à la fois. L’été, il s’installe à bord de son bateau qui fait la navette entre Monaco et Cannes, deux villes de la Côte d’Azur où la maison « VCA » a des boutiques très fréquentées durant cette période de vacances. Du début du Festival du Cinéma au soir du bal de la Croix Rouge monégasque, ces mois d’été sont une période d’activité intense pour lui.

Sa montre est la compagne idéale de cette vie très active. Il la porte lorsqu’il est à la barre de son bateau. Dans la journée, lorsqu’il se rend dans une des boutiques, elle est toujours là, à son poignet. Le soir, lorsqu’il baise la main de Romy Schneider, lors de la montée des marches du Palais des Festivals, ou celle de la Princesse Grace au Sporting de Monaco, sa montre est toujours présente, sous le poignet droit de sa chemise de smoking.

L’occasion et la tenue changent, seule la montre reste. Son cadran blanc, sa couronne en or jaune, son attache arrondie à peine visible, son bracelet en alligator noir contribuent à créer cette impression de beau parfait, cher à Pierre Arpels. Elle est le seul objet qui l’accompagne du matin au soir.

Plus tard, Pierre Arpels acceptera que « sa » montre soit reproduite pour des membres de sa famille et quelques amis proches. Finalement, elle sera commercialisée en 1971 sous le nom de PA 49. Jamais ses lignes fondamentales ne seront modifiées.

Aujourd’hui, la PA 49 fait incontestablement partie du patrimoine horloger de la maison Van Cleef & Arpels. Mais également du patrimoine horloger « tout court ».

Montres-de-luxe.com | Publié le 21 Janvier 2012 | Lu 24653 fois






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