La manipulation du marché du l'or : tous les amateurs d'or physique savent que le Comex ou le marché de Londres par exemple sont des marchés très peu transparents. Pour le moment et de manière incompréhensible, il faut savoir qu'il s'échange chaque jour beaucoup plus d'or « papier » qu'il n'existe d'or physique, tout en sachant que l'ensemble des intervenants prend comme étalon... la valeur de l'or papier.
En cas de chute violente des cours... Il serait cohérent de penser que l'or papier n'a de valeur que tant que les détenteurs pensent qu'ils pourront être livrés de la quantité d'or achetée virtuellement via ces contrats papier. Si quelqu'un détenait des milliards de dollars d'or « papier » mais que l'on refuse de lui livrer la contrepartie physique ou que cela s'avérait très compliqué, que ferait-il ? Il vendrait ce papier tant qu'il a encore un peu de valeur.
Il serait donc logique, à un moment ou un autre de la crise, d'observer un très forte décorrélation entre les cours de l'or coté sur les marchés, et ceux du « vrai » or, physique. Dans ce cas de figure, on observerait un très fort mouvement de baisse sur l'once d'or cotée puisqu'il y aurait de très forts dégagements, notamment de ceux qui ont placé massivement dans des ETF pour se reporter sur du physique pur. Un tel moment va sans doute arriver bientôt, mais ce n'est pas encore le cas.
Comment expliquer le cours actuel ?
Première raison. La BCE a demandé à la banque centrale chypriote de revendre au moins 10 tonnes d'or sur les 14,7 tonnes que ce pays a en réserve. Cela fait donc un afflux d'or physique. Pourtant, la demande mondiale d'or est d'environ 4 800 tonnes par an ! Les ventes d'or chypriote ne changent donc rien au marché mondial. Ces quantités ne sont pas significatives mais, et c'est important, cela pourrait vouloir dire que d'autres banques centrales européennes seront peut-être contraintes à leur tour de brader leur or sur ordre de la BCE. Et c'est cela qu'anticipent les marchés. Après Chypre, se profilent les cas du Portugal, de l'Espagne, de l'Italie, et pourquoi pas même de la France (2 500 tonnes à la Banque de France) ?
En termes de réserves officielles d'or, les pays européens sont les plus gros détenteurs, devant les Etats-Unis. Les Américains, qui ont actuellement recours à leur planche à billets, auront tout intérêt à échanger de mauvais dollars qui ne coûtent rien à fabriquer contre du bon or européen acheté bon marché grâce à une politique d'austérité. On peut même imaginer, sans trop se tromper, que l'or chypriote finisse à Berlin puisque les Allemands ont demandé aux Américains de leur rendre l'or en dépôt aux Etats-Unis. L'or est indissociable des relations géopolitiques.
Deuxième raison : les interrogations sur la poursuite de la politique monétaire expansionniste aux USA. C'est le principal risque qui pèse sur l'évolution de l'or. D'ailleurs ce mouvement de baisse a été amorcé lorsqu'il y a quelques mois la FED avait indiqué que les QE (quantitativ easing) prendraient fin sans doute à partir du second semestre 2013, c'est-à-dire très bientôt. Ces minutes ont apporté un nouveau signe des désaccords croissants au sein de la Fed sur le moment approprié pour mettre fin à ces rachats d'actifs.
Troisième raison : des cours de bourse qui montent. Comme les banques centrales soutiennent les marchés par injections de liquidités (et c'est flagrant avec la banque centrale japonaise, la Bank Of Japan, qui rachète directement des actions à la bourse), ils ne peuvent pas baisser, donc ils ne peuvent que monter. Suivant cette logique, il vaut mieux sortir de l'or pour aller sur la bourse que de rester sur un actif (l'or) qui risque de perdre de la valeur et qui ne donne pas de rendement. C'est cette stratégie qui explique essentiellement les énormes dégagements auxquels nous assistons sur les ETF et qui pèsent énormément sur les cours en cette première partie d'année 2013.
Pour illustrer ce mouvement il faut savoir que SPDR Gold Trust, le plus gros fonds d'or coté dans le monde, a vu le volume de son or reculer de 25 tonnes cette semaine, et de 140 tonnes en deux mois ! Or ce mouvement de décollecte au profit des marchés boursiers, notamment américains, qui battent record sur record concerne l'ensemble des fonds détenant de l'or.
Quatrième raison : la récession en Europe est déflationniste, dans la mesure où les taux d'inflation restent officiellement très bas.
Cette hypothèse est largement accréditée notamment par le fait que l'or n'est pas seul à baisser ! Le pétrole également, et de 2,94%, ce qui fait une baisse sensiblement identique à celle de l'or, signe très rassurant pour la suite.
Les marchés ne prennent pas en compte le risque de défaut des Etats européens mais la demande intérieure et la consommation qui baissent. Or le problème n'est pas de se prémunir d'une baisse de la demande mais bien de se protéger de l'insolvabilité des Etats.
N'oublions pas les raisons techniques. Dans tout marché, il y a trois profils : ceux qui ont acheté au plus haut et qui coupent leur position pour s'éviter des pertes supplémentaires, ceux qui prennent leurs bénéfices pour sécuriser la plus-value théorique et qui veulent la concrétiser, et enfin ceux qui considèrent que le marché va baisser et le vendent à découvert. L'ensemble engendre des volumes très significatifs de ventes et le marché baisse fortement. C'est aussi ce qui se passe sur le marché de l'or « papier ». Mais tous ces vendeurs à découvert, qui ne possèdent pas d'or, devront à un moment ou à un autre « racheter » leurs positions et lorsque de nombreux vendeurs rachètent en même temps cela provoque un mouvement haussier aussi important que l'a été le mouvement de baisse précédent. C'est ce phénomène qui, lors du grand krach de 2008 et 2009 sur les actions ,a expliqué la volatilité des cours qui pouvaient baisser de 10% le lundi pour reprendre 8% le lendemain sans que rien de fondamental ne change.
Il existe aussi sans doute des investisseurs avertis qui sortent des ETF car, maintenant, ils préfèrent l'or physique. Il s'agit d'un arbitrage. Les mêmes qui s'étaient placés dès 2004 sur l'or papier préfèrent maintenant détenir du physique. Il ne faut pas oublier qu'il y a 5% seulement d'or physique derrière l'or papier...
Enfin, la rumeur court qu'il y aurait un petit jeu en cours entre les bullion banks et certains hedge funds pour faire baisser le métal jaune. Cela est certainement fondé mais il n'existe pas d'éléments de preuve suffisants pour le moment pour qualifier cette rumeur d'information vérifiée. Pour comprendre les mouvements sur l'or, il faut souvent, tout simplement, du temps...
Un peu d'histoire...
Dans les années 70-80, les cours de l'or sont passés d'environ 35$ l'once (à l'époque où le dollar était encore convertible en or) à 850$ l'once lors de son plus haut en 1980. S'en est suivie une période de plus de 20 ans avec un métal jaune délaissé. Il faudra attendre les attentats du 11 septembre pour voir l'or recommencer à briller.
Nous vivons en direct une situation qui ressemble à s'y méprendre à celle du milieu des années 70. L'or va passer de 35$ en 1971 à 195$ en 1974. Son cours va alors se stabiliser peu ou prou légèrement en dessous de ses plus hauts avant de connaître une chute vertigineuse dès septembre 1975... pour redescendre jusqu'à 104$ fin août 1976. Sur cette période l'once d'or va perdre presque 45% de sa valeur. Mais on ne peut parler alors d'explosion de la bulle de l'or, puisqu'en janvier 1980 l'once d'or atteindra le record historique de 850$ l'once, la valeur de celle-ci étant multipliée par 8 par rapport à ses plus bas de 1976.
Cette fois-ci en 2013, les choses ne seront sans doute pas très différentes de ce qu'elles ont été en 1976. Pour comprendre les marchés, il faut toujours se référer à la règle du TFF : Tendance, Flux, et Fondamentaux. Pour le métal jaune, la tendance est baissière, les flux sont vendeurs, mais les fondamentaux restent excellents. Cependant, des fondamentaux excellents ne suffisent jamais à faire la hausse d'une valeur. Comme en 1976, l'or voit son cours massacré et pourtant les fondamentaux restent bons. Cela veut tout simplement dire qu'une fois encore nous sommes dans un moment de correction, même forte, mais pas dans l'explosion d'une bulle. Le rebond sera donc très important et ce mouvement de baisse va permettre à certains d'acquérir de grosses quantités de métal jaune à bas prix.
Que retenir de tout ça ?
Quel que soit son cours, l'or est un actif tangible, qui a fait ses preuves en cas de crise. Il permet de protéger son patrimoine, et ne doit représenter qu'une partie du portefeuille patrimonial des épargnants. Si les cours de l'or baissent, il faut le voir comme une opportunité de protéger son patrimoine à moindre coût. L'or ne vaudra jamais plus rien, il le prouve depuis 6 000 ans.
Pour aller plus loin... AuCoffre.com a décidé d'afficher d'ici quelques semaines sur son site la valeur de l'once d'or physique qui sera la stricte représentation de ses transactions de produits liés à l'or 100% tangible et réel. Il sera alors intéressant de noter la différence entre le cours de l'or papier (500 tonnes négociés quotidiennement) et le cours l'or physique réellement acheté et vendu au sein d'une communauté de 10 000 acheteurs. Même si ce cours restera symbolique, il aura valeur de sondage par rapport à une réalité qui a du mal à trouver une audience. En 2010, le site Internet avait fait un choix similaire en abandonnant la cotation CPOR, jugeant qu'elle n'était plus représentative de son marché.
En cas de chute violente des cours... Il serait cohérent de penser que l'or papier n'a de valeur que tant que les détenteurs pensent qu'ils pourront être livrés de la quantité d'or achetée virtuellement via ces contrats papier. Si quelqu'un détenait des milliards de dollars d'or « papier » mais que l'on refuse de lui livrer la contrepartie physique ou que cela s'avérait très compliqué, que ferait-il ? Il vendrait ce papier tant qu'il a encore un peu de valeur.
Il serait donc logique, à un moment ou un autre de la crise, d'observer un très forte décorrélation entre les cours de l'or coté sur les marchés, et ceux du « vrai » or, physique. Dans ce cas de figure, on observerait un très fort mouvement de baisse sur l'once d'or cotée puisqu'il y aurait de très forts dégagements, notamment de ceux qui ont placé massivement dans des ETF pour se reporter sur du physique pur. Un tel moment va sans doute arriver bientôt, mais ce n'est pas encore le cas.
Comment expliquer le cours actuel ?
Première raison. La BCE a demandé à la banque centrale chypriote de revendre au moins 10 tonnes d'or sur les 14,7 tonnes que ce pays a en réserve. Cela fait donc un afflux d'or physique. Pourtant, la demande mondiale d'or est d'environ 4 800 tonnes par an ! Les ventes d'or chypriote ne changent donc rien au marché mondial. Ces quantités ne sont pas significatives mais, et c'est important, cela pourrait vouloir dire que d'autres banques centrales européennes seront peut-être contraintes à leur tour de brader leur or sur ordre de la BCE. Et c'est cela qu'anticipent les marchés. Après Chypre, se profilent les cas du Portugal, de l'Espagne, de l'Italie, et pourquoi pas même de la France (2 500 tonnes à la Banque de France) ?
En termes de réserves officielles d'or, les pays européens sont les plus gros détenteurs, devant les Etats-Unis. Les Américains, qui ont actuellement recours à leur planche à billets, auront tout intérêt à échanger de mauvais dollars qui ne coûtent rien à fabriquer contre du bon or européen acheté bon marché grâce à une politique d'austérité. On peut même imaginer, sans trop se tromper, que l'or chypriote finisse à Berlin puisque les Allemands ont demandé aux Américains de leur rendre l'or en dépôt aux Etats-Unis. L'or est indissociable des relations géopolitiques.
Deuxième raison : les interrogations sur la poursuite de la politique monétaire expansionniste aux USA. C'est le principal risque qui pèse sur l'évolution de l'or. D'ailleurs ce mouvement de baisse a été amorcé lorsqu'il y a quelques mois la FED avait indiqué que les QE (quantitativ easing) prendraient fin sans doute à partir du second semestre 2013, c'est-à-dire très bientôt. Ces minutes ont apporté un nouveau signe des désaccords croissants au sein de la Fed sur le moment approprié pour mettre fin à ces rachats d'actifs.
Troisième raison : des cours de bourse qui montent. Comme les banques centrales soutiennent les marchés par injections de liquidités (et c'est flagrant avec la banque centrale japonaise, la Bank Of Japan, qui rachète directement des actions à la bourse), ils ne peuvent pas baisser, donc ils ne peuvent que monter. Suivant cette logique, il vaut mieux sortir de l'or pour aller sur la bourse que de rester sur un actif (l'or) qui risque de perdre de la valeur et qui ne donne pas de rendement. C'est cette stratégie qui explique essentiellement les énormes dégagements auxquels nous assistons sur les ETF et qui pèsent énormément sur les cours en cette première partie d'année 2013.
Pour illustrer ce mouvement il faut savoir que SPDR Gold Trust, le plus gros fonds d'or coté dans le monde, a vu le volume de son or reculer de 25 tonnes cette semaine, et de 140 tonnes en deux mois ! Or ce mouvement de décollecte au profit des marchés boursiers, notamment américains, qui battent record sur record concerne l'ensemble des fonds détenant de l'or.
Quatrième raison : la récession en Europe est déflationniste, dans la mesure où les taux d'inflation restent officiellement très bas.
Cette hypothèse est largement accréditée notamment par le fait que l'or n'est pas seul à baisser ! Le pétrole également, et de 2,94%, ce qui fait une baisse sensiblement identique à celle de l'or, signe très rassurant pour la suite.
Les marchés ne prennent pas en compte le risque de défaut des Etats européens mais la demande intérieure et la consommation qui baissent. Or le problème n'est pas de se prémunir d'une baisse de la demande mais bien de se protéger de l'insolvabilité des Etats.
N'oublions pas les raisons techniques. Dans tout marché, il y a trois profils : ceux qui ont acheté au plus haut et qui coupent leur position pour s'éviter des pertes supplémentaires, ceux qui prennent leurs bénéfices pour sécuriser la plus-value théorique et qui veulent la concrétiser, et enfin ceux qui considèrent que le marché va baisser et le vendent à découvert. L'ensemble engendre des volumes très significatifs de ventes et le marché baisse fortement. C'est aussi ce qui se passe sur le marché de l'or « papier ». Mais tous ces vendeurs à découvert, qui ne possèdent pas d'or, devront à un moment ou à un autre « racheter » leurs positions et lorsque de nombreux vendeurs rachètent en même temps cela provoque un mouvement haussier aussi important que l'a été le mouvement de baisse précédent. C'est ce phénomène qui, lors du grand krach de 2008 et 2009 sur les actions ,a expliqué la volatilité des cours qui pouvaient baisser de 10% le lundi pour reprendre 8% le lendemain sans que rien de fondamental ne change.
Il existe aussi sans doute des investisseurs avertis qui sortent des ETF car, maintenant, ils préfèrent l'or physique. Il s'agit d'un arbitrage. Les mêmes qui s'étaient placés dès 2004 sur l'or papier préfèrent maintenant détenir du physique. Il ne faut pas oublier qu'il y a 5% seulement d'or physique derrière l'or papier...
Enfin, la rumeur court qu'il y aurait un petit jeu en cours entre les bullion banks et certains hedge funds pour faire baisser le métal jaune. Cela est certainement fondé mais il n'existe pas d'éléments de preuve suffisants pour le moment pour qualifier cette rumeur d'information vérifiée. Pour comprendre les mouvements sur l'or, il faut souvent, tout simplement, du temps...
Un peu d'histoire...
Dans les années 70-80, les cours de l'or sont passés d'environ 35$ l'once (à l'époque où le dollar était encore convertible en or) à 850$ l'once lors de son plus haut en 1980. S'en est suivie une période de plus de 20 ans avec un métal jaune délaissé. Il faudra attendre les attentats du 11 septembre pour voir l'or recommencer à briller.
Nous vivons en direct une situation qui ressemble à s'y méprendre à celle du milieu des années 70. L'or va passer de 35$ en 1971 à 195$ en 1974. Son cours va alors se stabiliser peu ou prou légèrement en dessous de ses plus hauts avant de connaître une chute vertigineuse dès septembre 1975... pour redescendre jusqu'à 104$ fin août 1976. Sur cette période l'once d'or va perdre presque 45% de sa valeur. Mais on ne peut parler alors d'explosion de la bulle de l'or, puisqu'en janvier 1980 l'once d'or atteindra le record historique de 850$ l'once, la valeur de celle-ci étant multipliée par 8 par rapport à ses plus bas de 1976.
Cette fois-ci en 2013, les choses ne seront sans doute pas très différentes de ce qu'elles ont été en 1976. Pour comprendre les marchés, il faut toujours se référer à la règle du TFF : Tendance, Flux, et Fondamentaux. Pour le métal jaune, la tendance est baissière, les flux sont vendeurs, mais les fondamentaux restent excellents. Cependant, des fondamentaux excellents ne suffisent jamais à faire la hausse d'une valeur. Comme en 1976, l'or voit son cours massacré et pourtant les fondamentaux restent bons. Cela veut tout simplement dire qu'une fois encore nous sommes dans un moment de correction, même forte, mais pas dans l'explosion d'une bulle. Le rebond sera donc très important et ce mouvement de baisse va permettre à certains d'acquérir de grosses quantités de métal jaune à bas prix.
Que retenir de tout ça ?
Quel que soit son cours, l'or est un actif tangible, qui a fait ses preuves en cas de crise. Il permet de protéger son patrimoine, et ne doit représenter qu'une partie du portefeuille patrimonial des épargnants. Si les cours de l'or baissent, il faut le voir comme une opportunité de protéger son patrimoine à moindre coût. L'or ne vaudra jamais plus rien, il le prouve depuis 6 000 ans.
Pour aller plus loin... AuCoffre.com a décidé d'afficher d'ici quelques semaines sur son site la valeur de l'once d'or physique qui sera la stricte représentation de ses transactions de produits liés à l'or 100% tangible et réel. Il sera alors intéressant de noter la différence entre le cours de l'or papier (500 tonnes négociés quotidiennement) et le cours l'or physique réellement acheté et vendu au sein d'une communauté de 10 000 acheteurs. Même si ce cours restera symbolique, il aura valeur de sondage par rapport à une réalité qui a du mal à trouver une audience. En 2010, le site Internet avait fait un choix similaire en abandonnant la cotation CPOR, jugeant qu'elle n'était plus représentative de son marché.